de l’après-midi, Condorcet et son compagnon
arrivèrent sans fâcheuse rencontre, mais exténués
de fatigue, à la porte d’une maison de campagne
occupée par un heureux ménage, qui,
depuis près de vingt années, avait reçu de Condorcet
d’éclatants services et des marques sans
nombre d’attachement. Là finissait la périlleuse
mission que M. Sarret s’était donnée ; il se retira
et reprit la route de Paris.
Que se passa-t-il ensuite ? Les relations ne sont point concordantes. D’après leur ensemble, je vois que Condorcet sollicita l’hospitalité seulement pour un jour ; que des difficultés, dont je ne me fais pas juge, empêchèrent M. et Mme Suard d’accueillir sa prière ; que, néanmoins, on convint qu’une petite porte de jardin donnant sur la campagne, et s’ouvrant en dehors, ne serait pas fermée la nuit ; que Condorcet pourrait s’y présenter, à partir de dix heures ; qu’enfin, au moment de congédier le malheureux proscrit, ses amis lui remirent les Épîtres d’Horace, triste ressource, en vérité, pour qui allait être obligé de chercher un refuge dans la profonde obscurité des carrières de Clamart.
Les anciens amis de Condorcet commirent,