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CXXXVIII
BIOGRAPHIE


laquelle veillait humanité héroïque de madame Vernet, qu’elles ne l’étaient vingt années auparavant, au secrétariat de l’Académie des sciences.

Le premier écrit composé par Condorcet dans sa retraite de la rue Servandoni, n’a jamais été imprimé. J’en rapporterai les premières lignes : « Comme j’ignore, disait l’illustre philosophe, si je survivrai à la crise actuelle, je crois devoir à ma femme, à ma fille, à mes amis, qui pourraient être victimes des calomnies répandues contre ma mémoire, un exposé simple de mes principes et de ma conduite pendant la révolution. »

Cabanis et Garât se trompaient, en affirmant dans l’avant-propos de l’Esquisse sur les progrès de l’esprit humain, que leur ami avait tracé seulement quelques lignes de cet exposé. Le manuscrit se compose de quarante et une pages très-serrées ; il embrasse la presque totalité de la carrière publique de Condorcet. Secrétaire de l’Académie des sciences morales et politiques, je transcrirais peut-être ici en totalité un écrit où la candeur, la bonne foi, la sincérité de notre confrère brillent du plus vif éclat. La spécialité de l’Académie des sciences m’interdit