vant lui (je rapporte les propos, quoique dans cette enceinte on ne doive pas les trouver polis) ;
suivant Chabot, il fallait être académicien pour
ne pas l’accueillir avec enthousiasme. La critiquer
lui semblait une action infâme, que des
scélérats pouvaient seuls se permettre. Après
toutes ces aménités, Chabot ajoutait ingénument :
« Condorcet prétend que sa constitution
est meilleure que la vôtre ; que les assemblées
primaires doivent l’accepter : je propose donc
qu’il soit mis en état d’arrestation et traduit
à la barre. »
L’assemblée décréta, sans autre information, que l’illustre député de l’Aisne serait arrêté, et qu’on apposerait les scellés sur ses papiers.
Condorcet, quoiqu’on le considérât généralement, mais à tort, comme girondin, ne figurait pas au nombre des vingt-deux députés dont le 31 mai amena l’arrestation. Le 3 octobre 1793, son nom se trouva cependant avec ceux de Brissot, de Vergniaud, de Gensonné, de Valazé, dans la liste des conventionnels traduits devant le tribunal révolutionnaire, accusés de conspiration contre l’unité de la république, et condamnés à mort.