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CII
BIOGRAPHIE


points sur lesquels notre confrère ne croyait pouvoir admettre aucune transaction, et qui cependant n’ont été résolus conformément à ses vues, ni en fait par la plupart de nos assemblées, ni théoriquement par la majorité des publicistes.

Condorcet ne voulait pas deux chambres. Ce qu’il demandait surtout, ce qui lui semblait devoir être la base d’une organisation sociale bien entendue, c’était un moyen légal et périodique de reviser la constitution, d’en modifier pacifiquement les parties défectueuses.

La combinaison de deux chambres paraissait à notre confrère une complication inutile, et qui, dans certains cas, devait conduire à des décisions évidemment contraires au vœu de la majorité. Il croyait avoir prouvé qu’on peut trouver, « dans la forme des délibérations d’une seule assemblée, tout ce qui est nécessaire pour donner à ses décisions la lenteur, la maturité qui répondraient de leur vérité, de leur sagesse. » Franklin, partisan décidé d’une seule chambre, fortifia Condorcet dans ses idées. L’éloge de ce grand homme fournit plus tard à notre confrère une occasion naturelle, dont il se