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XCIII
DE CONDORCET.


pourvoir annuellement aux besoins de deux malheureux domestiques. La mission dura longtemps : Condorcet l’avait mise au nombre de ses premiers devoirs ; il la remplit toujours avec un scrupule religieux. Le général et Madame O’Connor ont suivi son exemple.

Vous le savez, c’est à l’école philosophique du xviiie siècle que nous devons l’expression si heureuse de bienfaisance. Peut-être consentira-t-on maintenant à reconnaître qu’en enrichissant la langue, cette école n’entendait pas créer seulement un vain mot[1].


Les devoirs de secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences ; l’obligation d’entretenir une correspondance active avec les hommes instruits de tous les pays civilisés ; un penchant irrésistible à prendre part aux débats dont l’organisation politique et sociale du pays était cha-

  1. Au moment de mettre sous presse, un ami m’assure que le mot bienfaisance se trouve déjà dans Balzac. Je n’ai pas le temps de vérifier le fait. En tout cas, je dirai avec d’Alembert : « L’abbé de Saint-Pierre est bien le véritable créateur du mot bienfaisance, puisque ce mot était resté enseveli chez ses prédécesseurs, et que lui l’a ressuscité et naturalisé. »