Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/48

Cette page n’a pas encore été corrigée

juge éloignée.

C’eſt ſans doute par une ſucceſſion de ſentimens bien agréables pour elle, qu’elle conduit ſes yeux dans ce cahos de lumieres & de couleurs. Engagée par le plaiſir, elle ne ſe laſſe point de recommencer les mêmes expériences, & d’en faire de nouvelles. Elle accoutume peu-à-peu ſes yeux à ſe fixer ſur les objets qu’elle touche ; ils ſe font une habitude de certains mouvemens ; & bientôt ils percent comme à travers un nuage, pour voir dans l’éloignement les objets que la main ſaiſit, & ſur leſquels elle ſemble répandre la lumiere & les couleurs.

Elle voit les objets à la diſtance où elle les touche.