Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/37

Cette page n’a pas encore été corrigée

même, pourroit être des qualités qu’un nouveau ſens va lui faire découvrir dans les corps.

Pourquoi l’œil ne peut être inſtruit que par le toucher. Nous avons vu qu’étant bornée au tact, elle ne pouvoit pas juger des grandeurs, des ſituations & des diſtances, par le moyen de deux bâtons, dont elle ne connoiſſoit ni la longueur ni la direction. Or, les rayons ſont à ſes yeux, ce que les bâtons ſont à ſes mains ; & l’œil peut être regardé comme un organe, qui a en quelque ſorte une infinité de mains, pour ſaiſir une infinité de bâtons. S’il étoit capable de connoître par lui-même la longueur & la direction des rayons, il pourroit,