Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/261

Cette page n’a pas encore été corrigée

avant d’agir. Je n’obéis plus aveuglément à mes paſſions, je leur réſiſte, je me conduis d’après mes lumieres, je ſuis libre ; & je fais un meilleur uſage de ma liberté, à proportion que j’ai acquis plus de connoiſſances. Elle réfléchit ſur les jugemens dont elle s’eſt fait une habitude. Mais quelle eſt la certitude de ces connoiſſances ? Je ne vois proprement que moi, je ne jouis que de moi : car je ne vois que mes manieres d’être, elles ſont ma ſeule jouiſſance ; & ſi mes jugemens d’habitude me donnent tant de penchant à croire qu’il exiſte des qualités ſenſibles au-dehors, ils ne me le démontrent pas. Je pourrois