Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/132

Cette page n’a pas encore été corrigée

plus lente ou plus rapide. Ainſi, après avoir jugé des révolutions ſolaires par ſa durée, elle juge de ſa durée par les révolutions ſolaires ; & ce jugement lui devient ſi naturel, qu’elle ne ſoupçonne plus que la durée lui ſoit connue par la ſucceſſion de ſes idées.

Elle en a une idée plus diſtincte de la durée. Plus elle rapportera aux différentes révolutions du ſoleil les événemens, dont elle conſerve quelque ſouvenir, & ceux qu’elle eſt accoutumée à prévoir ; plus elle en ſaiſira toute la ſuite. Elle verra donc mieux dans le paſſé & dans l’avenir.