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qu’il y a un intervalle entre le lever de cet aſtre & ſon coucher, & un autre intervalle entre ſon coucher & ſon lever.

Ainſi le ſoleil dans ſa courſe devient pour elle la meſure du tems, & marque la durée de tous les états, par où elle paſſe. Auparavant une même idée, une même Senſation qui ne varioit point, avoit beau ſubſiſter, ce n’étoit pour elle qu’un inſtant indiviſible ; & quelqu’inégalité qu’il y eût entre les inſtans de ſa durée, ils étoient tous égaux à ſon égard : ils formoient une ſucceſſion, où elle ne pouvoit remarquer ni lenteur, ni rapidité. Mais actuellement jugeant de ſa propre durée par l’eſpace que le ſoleil a parcouru, elle lui paroît