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augmentant, elle tend à la deſtruction totale de l’animal. Mais en diminuant, elle ne tend pas, comme le plaiſir, à la privation de tout ſentiment ; le moment, qui la termine, eſt au contraire toujours agréable.

Il n’y a d’état indifférent que par comparaiſon. Parmi ces différens degrés, il n’eſt pas poſſible de trouver un état indifférent :à la premiere Senſation, quelque foible qu’elle ſoit, la Statue eſt néceſſairement bien ou mal. Mais lorſqu’elle aura reſſenti ſucceſſivement les plus vives douleurs & les plus grands plaiſirs, elle jugera indifférentes, ou ceſſera de regarder comme agréables ou déſagréables, les Senſations