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Les plaiſirs & les peines ſont de deux eſpeces. Les uns appartiennent plus particuliérement au corps ; ils ſont ſenſibles : les autres ſont dans la mémoire & dans toutes les facultés de l’ame ; ilsſont intellectuels ou ſpirituels. Mais c’eſt une différence que la Statue eſt incapable de remarquer. Cette ignorance la garantira d’une erreur, que nous avons de la peine à éviter : car ces ſentimens ne différent pas autant, que nous l’imaginons. Dans le vrai, ils ſont tous intellectuels ou ſpirituels, parce qu’il n’y a proprement que l’ame qui ſente. Si l’on veut, ils ſont auſſi