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car veiller pour elle, c’eſt toucher & réfléchir ſur ce qu’elle touche. Ses ſonges ne lui paroiſſent donc pas des ſonges, & elle n’en doit avoir que plus d’inquiétude. Elle ne comprend pas pourquoi elle porte ſur les mêmes objets des jugemens ſi différens ; elle ne ſait où eſt l’erreur, & elle paſſe tour-à-tour de la défiance que lui donnent ſes ſonges, à la confiance que lui rend l’état de veille. Pourquoi elle a des ſonges dont elle ſe ſouvient, & d’autres qu’elle a oubliés. Il n’eſt pas poſſible qu’elle ſe ſouvienne de toutes les idées, qu’elle a eues, étant éveillée ; il doit en être de même de celles qu’elle a eues dans le ſommeil.