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qu’elle fait, elle éprouve que le propre de chaque Senſation eſt de lui faire prendre connoiſſance ou de quelque ſentiment qu’elle juge en elle, ou de quelque qualité qu’elle juge au-dehors : c’eſt-à-dire, que le propre de chaque Senſation eſt pour elle ce que nous appelons idée ; car toute impreſſion qui donne une connoiſſance, eſt une idée.

En quoi elles different des idées intellectuelles. Si elle conſidere ſes Senſations comme paſſées, elle ne les apperçoit plus que dans le ſouvenir qu’elle en conſerve, & ce ſouvenir eſt encore une idée ; car il redonne ou rappele une connoiſſance.