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là, elle multipliera ſes notions abſtraites ſur les nombres, & pourra apprendre que ſa main droite a autant de doigts que ſa main gauche.

Qu’elle conſidere alors un corps, elle juge qu’il eſt un, comme un de ſes doigts : qu’elle en conſidere deux, elle juge qu’ils ſont deux, comme deux de ſes doigts. Voilà donc ſes doigts devenus les ſignes des nombres. Mais nous ne pouvons aſſurer, juſqu’où elle portera ces ſortes d’idées. Il me ſuffit de prouver par ces détails, qu’elles ſont toutes renfermées dans le toucher ; &