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même-tems dans ſa main & dans le corps qu’elle touche. Si elles ſont foibles, telle qu’une chaleur douce, elle ne les juge que dans ces corps. Ainſi elle peut bien quelquefois ceſſer de les regarder comme à elles : mais elle ne ceſſera plus de les attribuer aux objets qui les occaſionnent. C’eſt une erreur, où les autres ſens n’ont pu la faire tomber ; puiſqu’elle n’appercevoit jamais ſes Senſations, que comme ſon moi modifié différemment.

Elle ſe fait des idées abſtraites. Nous venons de voir que, pour raſſembler dans les objets les qualités qui leur conviennent, elle a été obligée de les conſidé