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elle demeurera immobile. Ce deſir renaît accompagné de crainte. Peu à peu ſa douleur ſe diſſipe, & le ſouvenir, qui lui en reſte, trop foible pour contenir le deſir de ſe mouvoir, eſt aſſez fort pour la faire mouvoir avec crainte. Ainſi il ne faut que diſpoſer des objets qui l’environnent, & nous lui rendrons ſa premiere ſécurité par des plaiſirs capables d’effacer juſqu’au ſouvenir de ſa douleur, ou nous renouvellerons ſa défiance par des ſentimens douloureux.

Si nous laiſſons les choſes à leur cours naturel, les accidens pourront être ſi fréquens,