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ons d’un même coup-d’oeil. Or, les yeux de notre Statue ſeroient obligés de faire, pour voir une figure entiere, ce que les nôtres font, pour voir un tableau entier. Nous l’avons faitſans doute nous mêmes la premiere fois que nous avons appris à voir un quarré. Mais aujourd’hui la rapidité avec laquelle nous en parcourons par habitude les côtés, ne nous permet plus de nous appercevoir de la ſuite de nos jugemens. Il eſt raiſonnable de penſer, que lorſque nos yeux n’étoient point exercés, ils ont été dans la néceſſité de ſe conduire, pour voir les objets les plus ſimples,