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terminent point mutuellement, & que toutes enſemble elles ne ſauroient être circonſcrites ; il faut conclure que le ſentiment qu’elle a de ſon étendue eſt vague, qu’il ne marque de bornes nulle part. Elle ſe ſent comme un être qui ſe multiplie ſans fin ; & neconnoiſſant rien au-delà, elle eſt par rapport à elle comme ſi elle étoit immenſe : elle eſt par-tout, elle eſt tout.

Elle n’a point d’idée de figure. Dans une idée auſſi imparfaite de l’étendue, on ne ſauroit ſe repréſenter aucune trace de figures, aucune grandeur terminée. Cela eſt évident. Mais quand même on ſuppoſeroit,