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avec quantité d’autres ; comme nous ſommes nous-mêmes par rapport à un tableau un peu compoſé, & dont le ſujet ne nous eſt pas familier. D’abord nous en appercevons les détails confuſément. Enſuite nos yeux ſe fixent ſur unefigure, puis ſur une autre ; & ce n’eſt qu’après les avoir remarquées ſucceſſivement, que nous parvenons à juger de toutes enſemble.

La vue confuſe du premier coup-d’oeil n’eſt pas l’effet d’un nombre d’objets abſolu & déterminé ; enſorte que ce qui eſt confus pour moi, doive l’être pour tout autre. Elle eſt l’effet