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progrès ſont bien lents, lorſqu’elle a à détruire des erreurs, dont perſonne n’a pu s’exempter ; & qui ayant commencé avec le premier développement des ſens, cachent leur origine dans des tems, dont nous ne conſervons aucun ſouvenir. D’abordon penſe que nous avons toujours vu comme nous voyons ; que toutes nos idées ſont nées avec nous ; & nos premieres années ſont comme cet âge fabuleux des poëtes, où l’on ſuppoſe que les dieux ont donné à l’homme toutes les connoiſſances, qu’il ne ſe ſouvient pas d’avoir acquiſes par lui-même.