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tier uſage de nos ſens, à l’inſtant même qu’elle les a formés ; & que nous nous en ſommes toujours ſervi ſans étude, parce qu’aujourd’hui nous ne ſommes plus obligés de les étudier.

J’étois dans ces préjugés, lorſque je publiai mon Eſſai ſur l’origine des connoiſſances humaines. Je n’avois pu en être retiré par les raiſonnemens de Locke ſur un aveugle-né, à qui on donneroit le ſens de la vue ; & je ſoutins contre ce Philoſophe, que l’œil juge naturellement des figures, des grandeurs, des ſituations & des diſtances.

Vous ſavez, Madame, à qui