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propre à la nourrir toutes les fois que je le jugerai néceſſaire.

Elle acquerra les mêmes facultés qu’avec l’ouie ou l’odorat ; & parce que ſa bouche eſt aux ſaveurs, ce que le nez eſt aux odeurs, & l’oreille au bruit ; pluſieurs ſaveurs réunies lui paroîtront comme une ſeule, & elle ne les diſtinguera, qu’autant qu’elles ſe ſuccéderont.Le goût contribue plus que l’odorat & que l’ouie, à ſon bonheur & à ſon malheur. Le goût peut ordinairement contribuer plus que l’odorat, à ſon bonheur & à ſon malheur : car les ſaveurs affectent communément avec plus de force que les odeurs.

Il y contribue même encore plus que les ſons