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e, elle deviendra la Senſation qu’elle éprouvera. Ainſi nous la tranſformerons, à notre gré, en un bruit, un ſon, une ſymphonie : car elle ne ſoupçonne pas qu’il exiſte autrechoſe qu’elle. L’ouie ne lui donne l’idée d’aucun objet, ſitué à une certaine diſtance. La proximité, ou l’éloignement des corps ſonores ne produit à ſon égard qu’un ſon plus fort ou plus foible : elle en ſent ſeulement plus ou moins ſon exiſtence.

Deux ſortes de Senſations de l’ouie. Les corps font ſur l’oreille deux ſortes de Senſations : l’une eſt le ſonproprement