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qu’un inſtant, ſi le premier corps odoriférant eût agi ſur elle d’une maniere uniforme, pendant une heure, un jour ou davantage ; ou, ſi ſon action eût varié par des nuances ſi inſenſibles, qu’elle n’eût pu les remarquer.

Il en ſera de même, ſi ayant acquis l’idée de durée, elle conſerve une Senſation, ſans faire uſage de ſa mémoire, ſans ſe rappeler ſucceſſivement quelques-unes des manieres d’être, par où elle a paſſé. Car à quoi y diſtingueroit-elle des inſtans ? Et ſi elle n’en diſtingue pas, comment en appercevra-t-elle la durée ?