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odeurs de tubereuſe, de jonquille & de violette ; c’eſt à la ſucceſſion qui ſe paſſe dans ſa mémoire, qu’elle juge de la durée de ſa Senſation : & ſi, lorſqu’elle ſe retrace l’odeur de roſe, je lui préſente rapidement une ſuite de corps odoriférans ; c’eſt à la ſucceſſion qui ſe paſſe dans l’organe, qu’elle juge de la durée du ſouvenir de cette Senſation. Elle apperçoit donc qu’il n’eſt aucune de ſes modifications, qui ne puiſſe durer. La durée devient un rapport, ſous lequel elle les conſidere toutes en général, & elle s’en fait une notion abſtraite.