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ment, elle ne diſtingue pas encore ce qui doit lui plaire davantage ; mais dèsqu’elle croit l’appercevoir, alors tous ſes deſirs ſe tournent vers une maniere d’être en particulier. Elle a des idées de nombre. Puiſqu’elle diſtingue les états par où elle paſſe, elle a quelque idée de nombre : elle a celle de l’unité, toutes les fois qu’elle éprouve une Senſation, ou qu’elle s’en ſouvient ; & elle a les idées de deux & de trois, toutes les fois que ſa mémoire lui rappele deux ou trois manieres d’être diſtinctes : car elle prend alors connoiſſance d’elle-même, comme étant une odeur, ou, comme en ayant été