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Or il faut non seulement qu’il soit remboursé de toutes ses avances, il faut encore qu’il trouve son profit à faire son commerce.

Ce profit est proprement ce qu’on nomme salaire. On conçoit qu’il doit être fait et réparti successivement sur toutes les marchandises dont il a le débit, et qu’il doit suffire à sa subsistance, c’est-à-dire, lui procurer l’usage des choses de première et de seconde nécessité.

Mais dans quelle étendue les marchands doivent-ils jouir de ces choses ? C’est ce qui se réglera tout seul, suivant que la concurrence les forcera à vivre avec plus ou moins d’économie ; et, comme cette concurrence fera la loi à tous également, on saura, d’après l’usage général, les jouissances auxquelles chacun d’eux a droit de prétendre. Ils calculeront eux mêmes ce qu’il leur faut de salaire pour les jouissances que l’usage leur permet, pour