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il n’y a rien de trop recherché, il n’y a rien aussi de trop rare.

Une monnoie lui seroit inutile, et elle n’en a pas. Chacun échange son surabondant, et personne ne s’apperçoit qu’il auroit besoin d’employer les métaux, ou toute autre chose à cet effet.

Passons aux temps où elle commence à jouir des choses de seconde nécessité, et où ces choses néanmoins sont encore de nature à pouvoir être communes à tous. Alors elle met du choix dans ses alimens, dans son vêtement,dans son logement, dans ses armes ; elle a plus de besoins, plus de richesses. Cependant il n’y a point de pauvres chez elle ; puisque, dans les choses de seconde nécessité, je ne comprends encore que des choses communes auxquelles tous peuvent participer plus ou moins, et dont personne n’est entièrement privé.