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reconnoîtra qu’elles doivent insensiblement s’approprier tout l’argent qui circule. Si elles le versent continuellement, il ne cesse jamais de leur revenir. à chaque fois elles s’en approprient une nouvelle partie. On leur devoit, on leur doit encore plus : leurs créances s’accumulent, et il arrive enfin que l’état a contracté avec elles des dettes qu’il ne peut pas payer. Voilà, dans le fond, à quoi se réduisent les spéculations de finance, et voilà aussi ce qu’elles doivent produire. Les spéculations de politique offriroient de grandes difficultés, s’il falloit étudier toutes les parties du gouvernement, et les diriger au bien général. Mais, dans un siecle où l’on croit tout faire avec de l’argent, elles deviennent faciles, parce qu’elles ne s’occupent que de ressources momentanées qui préparent la ruine de l’état : c’est ce que nous avons démontré. La ruine de tout. Voilà donc, dans les siècles où les abus se sont