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C’est ainsi que les spéculations des commerçants ont, pour dernier terme, la ruine même du commerce.

Ce motif se retrouve dans la finance, dont les spéculations, aussi simples que faciles, semblent ne rien donner au hasard, et ruinent le commerce dans son principe, parce qu’elles ruinent l’agriculture. Si elle se charge de percevoir les impôts, elle sait que, pour un million qu’elle verse dans les coffres du roi, elle en lèvera deux. Si l’état lui demande de l’argent, elle lui prête à dix pour cent, et elle emprunte à cinq. Si elle fait la banque pour le roi, son bénéfice sera d’autant plus assuré, qu’elle se rendra maîtresse de toutes les opérations du gouvernement. Tout dépendra d’elle, parce qu’on ne peut rien faire sans argent, et que c’est elle seule qui peut en faire trouver par-tout où on en a besoin. Qu’on réfléchisse sur les compagnies de négociants et de financiers, et on