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les dangers auxquels il est exposé, lorsqu’il fait le trafic des choses de première nécessité ; et ce sont pourtant celles dont le débit est le plus sûr.

Les choses de seconde nécessité, dont nous nous faisons autant de besoins, ne sont pas toutes également nécessaires. L’habitude peut en être récente, et quelquefois ce sont des goûts qui passent, et qui font place à d’autres. Il y a donc souvent un moment à saisir. Si elles sont trop communes, on s’en dégoûtera ; et si elles sont trop rares, le haut prix diminuera le nombre des consommateurs. Par quels calculs, dans cette sorte de commerce, sera-t-il donc possible de s’assurer des profits qu’on se promet ? Ces difficultés, qui se trouvent sur-tout dans les grandes entreprises de commerce, doivent peu inquiéter le gouvernement. Car ce n’est pas par un petit nombre d’entrepreneurs ; qui s’enrichissent exclusivement,