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afin qu’ils se réduisent par la concurrence à de moindres salaires. Par la même raison, il lui importe encore que beaucoup de cultivateurs soient pressés de vendre. Enfin il lui importe d’avoir peu de concurrens dans les entreprises où il s’engage.

On conçoit qu’avec un privilège exclusif, il obtiendroit facilement tous ces avantages ; et qu’au contraire il en sera souvent frustré, si le commerce jouit d’une liberté entiere. Alors les spéculations seront pour lui d’autant plus difficiles, que le succès de ses entreprises dépendra d’une multitude de circonstances, qu’on ne peut pas faire entrer dans un calcul, ou qu’il est même impossible de prévoir.

Quelque avantageusement qu’il ait traité avec les artisans et avec les cultivateurs, il peut être trompé dans son attente. Car si ce sont des denrées de premiere nécessité dont il a rempli ses magasins, une récolte abondante qui