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avoir plus de puissance, parce qu’on peut lever de plus grandes armées. Mais en supposant que les grandes armées font la puissance, il faudra savoir comment le monarque a de l’argent, pour juger si sa puissance est bien assurée.

Sont-ce les cultivateurs qui le donnent ; et après l’avoir donné, vivent-ils dans l’aisance ? Je conçois que le souverain est riche ; et s’il sait faire un emploi de ses richesses, il sera puissant. Mais n’a-t-il de l’argent, que parce qu’il en emprunte ? Il n’en a donc pas. Il n’a que des dettes. Pour les payer, il ruinera son peuple ; et avant de les avoir payées, il en aura déja contracté de nouvelles.

Voilà cependant où en étoient les principales puissances de l’Asie. Par-tout on parloit de faire entrer l’argent dans l’état : on parloit d’empêcher qu’il ne sortît : on ne parloit, en un mot, que de la nécessité d’en avoir ; et les gouvernements