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On demandera sans doute, pourquoi les égyptiens, après avoir encouragé l’exportation, l’avoit défendue : c’est qu’ils n’avoient pas permis l’importation. Il y eut une cherté à la suite d’une mauvaise [p164] récolte, et les étrangers n’apporterent point de bleds, ou n’en apportèrent pas assez. Dans cette conjoncture, le gouvernement crut devoir prendre la précaution inutile de défendre l’exportation qui ne se faisoit pas, et qui ne pouvoit pas se faire. Les troyens devoient donner au commerce des grains une liberté entière, et ils devoient encore faire concourir toutes les causes qui peuvent contribuer aux progrès de l’agriculture. Mais quand un état tombe en décadence, on ne songe ni à l’agriculture, ni aux causes qui la dégradent, ni aux moyens de la réparer. On a pour unique maxime, qu’il faut faire de l’argent ; et quand on en a fait, on croit