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où elles pourront être conservées, et ils offriront de les vendre pour le compte des autres, moyennant un profit convenu.

Ces commissionnaires, c’est ainsi qu’on nomme ceux qui se chargent d’une chose pour le compte des autres, sont entre les producteurs et les consommateurs : c’est par eux que se font les échanges, mais ce n’est pas pour eux. Ils y ont seulement un profit, et il leur est dû : car les colons trouvent de l’avantage à échanger leurs productions sans être forcés à commercer immédiatement les uns avec les autres.

Je suppose que celui qui confie un septier de blé, promette d’en donner un boisseau, si on lui procure, en échange, un tonneau de vin ; et que le commissionnaire, à portée de saisir le moment favorable, obtienne, pour ce septier, un tonneau plus dix pintes. Il aura gagné et sur celui qui vend le blé, et sur celui qui l’achète.