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en faire fréquemment de petits. Tous les fonds restoient donc dans le commerce, et le faisoient fleurir.

Mais, de tous les peuples, les plus sages ou les plus heureux, c’étoient les républiques agricoles. Peu jalouses de faire le trafic par elles-mêmes, elles n’avoient pas imaginé de fermer leurs ports aux marchands étrangers, qui venoient enlever le surabondant de leurs productions, et elles subsistoient dans l’abondance.

Les choses se trouvoient dans cet état, lorsque de nouvelles branches de commerce causèrent une grande révolution.

Les phéniciens, peuple marchand et républicain, découvrirent, à l’occident de l’Europe, un pays peuplé par une multitude de cités, qui leur parurent d’autant plus barbares, qu’ayant beaucoup d’or et beaucoup d’argent, elles n’y attachoient aucune valeur. Cette découverte qui leur fournit les moyens