Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/552

Cette page n’a pas encore été corrigée

enfin ils leur fermèrent tout-à-fait les ports.

Le peuple applaudit à la sagesse du gouvernement. Il croyoit qu’il alloit faire à lui seul tout le trafic ; et il n’en fit pas plus qu’auparavant ; parce qu’il ne pouvoit pas abandonner ses manufactures et ses champs pour monter sur des vaisseaux.

Le commerce diminua considérablement, lorsqu’il ne se fit plus par l’entremise des nations marchandes. Cette révolution entraîna la chûte de plusieurs manufactures ; et l’agriculture se dégrada, parce qu’il y eut moins de productions, quand l’impuissance d’exporter eut rendu inutile tout surabondant. Cependant le gouvernement ne se doutoit pas de la faute qu’il avoit faite. Il croyoit au contraire que le commerce apportoit dans l’état plus de richesses que jamais : il en jugeoit ainsi à la fortune de quelques négociants troyens.