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étoit encore dans la barbarie. Enfin, ma dernière supposition sera que les arts n’avoient fait encore nulle part autant de progrès que chez les troyens. Par-tout ailleurs ils paroissoient à leur naissance. Cependant le luxe, même à Troie, étoit encore ignoré.

La population doit être grande dans tous les pays que je viens de supposer. Plusieurs causes y concourent : la simplicité des mœurs, une subsistance assurée dans un travail à son choix, et l’agriculture qui fait d’autant plus de progrès, qu’elle est plus considérée.

Cependant tous les pays que nous avons couverts de nations civilisées, ne sont pas également fertiles ; et tous, par conséquent, ne produisent pas de quoi faire subsister, dans un espace égal, une population égale. La Grèce, par exemple, n’est pas, à beaucoup près aussi fertile que l’Égypte ; et beaucoup de côtes maritimes seroient peu habitées, si