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C’est ce que nous avons suffisamment prouvé. Mais lorsqu’une fois on a ôté toute liberté au commerce, il n’est plus possible de juger, ni s’il y a réellement disproportion entre la quantité et le besoin, ni quelle est cette disproportion. Fût-elle peu considérable, elle croît, d’un jour à l’autre, par l’allarme du peuple et par la cupidité des monopoleurs. Alors, par les obstacles que la circulation trouve dans son cours, elle est continuellement suspendue ; et il arrive que toutes les provinces manquent à la fois, ou que toutes au moins manquent les unes après les autres. Il est vrai que, dans ces circonstances, le gouvernement redoubloit de soins. Mais ses opérations, toujours lentes, ne pouvoient pas, comme auroit pu faire une multitude de marchands répandus de tous côtés, porter des secours par-tout également. Cependant il se trouvoit forcé à des dépenses d’autant