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en avoient-ils plusieurs qu’ils abandonnoient tour-à-tour, et auxquels ils revenoient de loin à loin.

Ils trouvèrent sur-tout de grandes ressources dans les compagnies privilégiées. Elles avoient du crédit. Ils empruntèrent d’elles, quelquefois à dix, quinze, vingt pour cent, des sommes qu’elles empruntoient d’ordinaire à cinq.

Le public ne jugea pas d’abord que ces emprunts seroient une nouvelle charge pour lui. Il ne voyoit pas que c’étoit lui qui contractoit une dette, lorsque le souverain empruntoit. Cependant on aliénoit une partie des impôts, pour payer les intérêts aux compagnies ; et, bientôt après, on mettoit de nouveaux impôts pour égaler la recette à la dépense.

Ces emprunts étoient pour l’état une charge perpétuelle ; charge d’autant plus grande, qu’une partie des intérêts passoit, chaque année, chez l’étranger