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Que seroit-il arrivé, si l’or et l’argent fussent devenus aussi communs que le fer ? Ces métaux auroient cessé d’être la mesure commune des valeurs, et il n’eût plus été possible aux propriétaires de recevoir leurs revenus dans les villes qu’ils habitoient. Forcés à se retirer dans leurs terres, et ne pouvant pas les cultiver toutes par eux-mêmes, ils en auroient abandonné la plus grande partie à des colons qu’elles auroient fait subsister. Plus de villes, par conséquent, plus de grandes fortunes. Mais aussi plus de mendicité ; et à la place de nos monarchies où la misère et la dépopulation croissent continuellement, nous verrions une multitude de cités agricoles, qui se peupleroient tous les jours de plus en plus. Que nous serions heureux, si nous trouvions des mines assez riches pour rendre inutiles tout notre or et tout notre argent !