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peu-à-peu de travailler, les marchands cessèrent peu-à-peu de vendre, et les fermiers cessèrent peu-à-peu de cultiver des productions qu’on ne leur demandoit plus. Les manufactures, l’agriculture, le commerce, tout tomba ; et parmi ceux qui vivoient auparavant de leur travail, les uns sortirent du royaume, les autres y restèrent pour mendier.

Le produit des mines étoit donc en derniere analyse, dépopulation et misère. L’argent qu’on en retiroit, franchissoit les provinces, et passoit chez l’étranger sans laisser de traces.

Cependant on ne se lassoit point d’exploiter les mines, et l’argent n’en étoit pas plus commun. On en manquoit d’autant plus, que tout renchérissoit dans les monarchies voisines, où les marchandises doublèrent et triplèrent de prix, parce que l’argent y avoit doublé et triplé.