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d’un jour à l’autre, devoit baisser de valeur.

Cependant, après plusieurs diminutions, le roi commença lui-même à resserrer l’argent dans ses coffres. On cessa de payer à son trésor. La méfiance fut donc générale, et on ne vit plus d’argent dans la circulation. Les marchands qui en avoient emprunté, n’en avoient pas pour les dépenses nécessaires et journalières. Alors, forcés de vuider leurs magasins, et de vendre à cinquante ou soixante pour cent de perte, ils voyoient combien ils s’étoient trompés dans leurs spéculations. Le plus grand nombre fit banqueroute. Au fort de cette crise, le gouvernement hausse tout-à-coup l’écu de quatre francs à cent sous, et il croit avoir gagné vingt-cinq pour cent. Mais ce gain est fictice, et le dommage, porté au peuple, est réel.

Quand je dis qu’il haussa l’écu, je ne parle pas assez exactement. Il proscrivit