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peut seul constater le titre et le poids des pièces d’or et d’argent qui ont cours. On lui doit non-seulement les frais de fabrication ; on lui doit encore un droit ou un bénéfice pour son empreinte, qui a une valeur, puisqu’elle est utile. Mais il est de son intérêt de borner ce droit, parce qu’un trop grand bénéfice de sa part inviteroit à contrefaire ses monnoies. Il les vend seul. Ce monopole, fondé sur l’utilité publique, deviendroit inique, s’il en abusoit. Il auroit à se reprocher les crimes qu’il auroit fait commettre, et la nécessité où il seroit de punir.

On juge bien que nos quatre monarques auront abusé de ce droit, et multiplié les faux-monnoyeurs. Ils ont fait plus.

Dans l’origine, une livre en monnoie pesoit douze onces d’argent ; et, avec ces douze onces, on fabriquoit vingt