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qui ne vendront plus la même quantité de marchandises. L’agriculture, par conséquent, et le commerce en souffriront. Mais continuons.

Je suppose à la cour et dans la capitale de pareils retranchements : j’en suppose encore de pareils dans les autres villes ; et de proche en proche, j’arrive jusqu’au laboureur, qui n’ayant pas un superflu sur lequel il en puisse faire, en fait sur le nombre de ses bestiaux, de ses chevaux, de ses charrues. Le dernier terme de ces retranchements est donc évidemment au détriment de l’agriculture. Veut-on les observer sous un autre point de vue ? Je dirai : les gens aisés feront moins d’habits. Par conséquent, il se vendra moins de draps chez les marchands, il s’en fera moins chez les fabricants, et dans les campagnes on élèvera moins de moutons. Ainsi, quand nous suivrons ces retranchements dans