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qu’il juge à propos ; et il en concluoit qu’on ne paieroit jamais que ce qu’on voudroit bien payer. Cette imposition, selon lui, ne faisoit violence à personne. Pouvoit-on en imaginer une moins pesante ? Elle laissoit une entiere liberté.

Le gouvernement, qui raisonnoit ainsi, ne considéroit sans doute, pour sujets, que les gens riches qui, à la cour, ou dans la capitale, consommoient avec profusion ; et je conviens avec lui que ces gens-là étoient maîtres de diminuer sur leurs consommations, et qu’il auroit été à desirer qu’ils eussent usé de la liberté qu’on leur laissoit. Je conviens encore que tous ceux qui vivoient dans l’aisance, pouvoient aussi user de cette liberté, qui ne l’est que de nom, puisque dans le vrai on est contraint à se priver de ce qui est devenu nécessaire. Mais les sujets, qui ne gagnent, au jour le jour, que de quoi subsister et faire subsister