Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/438

Cette page n’a pas encore été corrigée

du corps, une sorte de point d’honneur, qui force à vendre au même prix que les autres. On passeroit pour un traître, si on vendoit à plus bas prix ; et on s’exposeroit à quelque mauvaise affaire, pour peu qu’on y donnât le moindre prétexte.

Accoutumés à faire la loi, ces corps vendent cher l’avantage de participer à leurs priviléges. Ce n’est pas assez de payer l’apprentissage. Tant qu’il dure, on ne travaille que pour le compte du maître ; et il faut employer plusieurs années pour apprendre un métier, qu’on pourroit quelquefois savoir au bout de quelques mois. Celui qui a le plus de disposition, est condamné à un apprentissage aussi long, que celui qui en a le moins. Il arrive de-là que tous ceux qui n’ont rien, sont exclus à jamais de tout corps de métier. A-t-on été reçu ? Si on ne réussit pas, il n’est plus temps de faire un autre apprentissage :