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ce renchérissement qui diminua d’abord la consommation, et ensuite la reproduction, ralentit tout-à-coup le commerce. Il y eut des manufacturiers, qui ne pouvant pas être assurés de vendre, ne travaillèrent plus. Ceux qui continuerent dans leur métier, travaillèrent moins, et les laboureurs négligèrent tout surabondant qui leur devenoit inutile. C’est ainsi que les douanes et les péages portèrent atteinte à l’agriculture, aux arts, au commerce, et réduisirent à la mendicité un grand nombre de citoyens, qui auparavant vivoient de leur travail. Un commerce libre, entre ces quatre royaumes, auroit fait refluer, de l’un dans l’autre, le surabondant de tous ; et chaque souverain eût fondé sa puissance sur un peuple nombreux, enrichi par les arts et par l’agriculture.

Ce n’est pas ainsi que nos quatre monarques voyoient les choses. Au contraire, ils doublèrent les taxes,