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Ce double fonds leur fournit de quoi faire des échanges de toutes espèces ; et par ces échanges, tous jouissent des mêmes productions et des mêmes commodités. On jouit des mêmes productions, parce qu’avec le surabondant de celles qui croissent dans ses terres, on se procure celles qui n’y croissent pas. On jouit des mêmes commodités, parce que ou l’on cultive les mêmes arts, ou l’on commerce avec ceux qui les cultivent.

Or ce sont les besoins que nous nous sommes faits, et les moyens que nous employons pour y satisfaire, qui sont nos coutumes, nos usages, nos habitudes, en un mot, nos mœurs.

Les besoins sont les mêmes pour tous les peuples que nous supposons : les moyens d’y satisfaire sont aussi les mêmes. Les mœurs sont donc les mêmes encore. Pour leur donner de nouvelles